« La Cause arménienne ne consiste pas seulement à la reconnaissance du Génocide arménien »

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le 13 avril 2009

Source www.france-armenie.net

Dans une interview accordée au journal Iravounk De Facto, le directeur du centre de recherche stratégique « Ararat » Armen Ayvazian revient sur la définition même du Hay Tad et de son application aujourd’hui.

Extrait de l’interview :

« La question arménienne doit servir comme garantie territoriale et politique pour la pérennité de l’Etat arménien. Par exemple, la France, le Canada et la Pologne ont reconnu le Génocide des Arméniens, mais leur attitude envers la Turquie et l’Azerbaïdjan n’a pas changé parce que nous n’explicitons pas que le Génocide a été organisé pour nettoyer les Arméniens de l’Arménie et priver ainsi les Arméniens de la possibilité de créer un état sur leur terre »

« Aujourd’hui le co-président français du groupe de Minsk, Bernard Fassier, demande aux Arméniens de rendre les territoires libérés et l’Artsakh à l’Azerbaïdjan. Cela revient à priver l’état arménien des garanties qu’il a besoin pour sa sécurité. Le lien direct entre cette question et la reconnaissance du Génocide est souvent ignoré. Même si le président des Etats-Unis reconnaissait le Génocide, cette question resterait non résolue : comment peut-on demander une réparation en prenant en compte la situation géopolitique très grave de notre état »

« Nos hommes d’état sont obligés d’éclaircir la communauté internationale sur le fait que notre situation géostratégique est déplorable à cause du Génocide »

« Cela signifie que notre diplomatie comporte de sérieuses difficultés. Par exemple, la désarménisation du Djavakhk continue. La semaine dernière, Vahagn Tchakhalian a été condamné à 10 ans de prison. Là-bas le scénario du Nakhitchevan se réalise sans que l’Arménie ne montre aucune assistance objective à nos compatriotes »

« Les relations arméno-turques sont par leur contenu des relations hostiles. Actuellement, ils parlent de l’ouverture de la frontière et de l’instauration de relations diplomatiques laissant les questions importantes pour un futur incertain. La Turquie réalise un programme hostile dans plusieurs directions et avec différents moyens contre l’Arménie. Quel est le sens de négocier avec quelqu’un qui continue à mettre en œuvres des programmes hostiles ? Au mois d’avril, la double visite du ministre arménien des affaires étrangères en Turquie et celle attendue de Babacan en Arménie sont des offenses contre notre dignité nationale, comment a-t-on pu le permettre ? »

« Il existe des pré-conditions turques dont personne ne parle. Sans doute, une des conditions imposée par la Turquie et incroyablement acceptée par l’Arménie, est l’investissement de la Turquie dans la nouvelle centrale nucléaire arménienne. En devenant actionnaire, la Turquie ou les entreprises turques recevront des informations très sensibles concernant la sécurité de l’Arménie et auront la possibilité merveilleuse de mettre la pression sur l’état arménien et ses habitants. L’accord des autorités arméniennes démontrent qu’elles ont perdu toute compréhension avec la réalité, la simple capacité de voir cet ennemi, ce qui entraînera des conséquences très lourdes »

« Pour résumer, si à une certaine époque on parlait d’une résolution étape par étape du conflit du Karabakh, aujourd’hui sur la table des négociations est posée la version turque d’une destruction étape par étape de l’état arménien dont la première étape est la légalisation des conséquences du Génocide. A cela la soumission économique, culturelle et idéologique de l’Arménie, suivi dans les prochaines étapes de la finalisation d’une désarménisation du Djavakhk, d’une reprise par la force de l’Artsakh et l’élimination de l’Arménie de la carte mondiale »

« Ce qui m’inquiète c’est le fait qu’on soit prêt à s’étreindre avec les Turcs sans prendre en compte les conséquences réelles »

« Dans ce processus de soi disant « dialogue » entre les officiels arméniens et turcs, il y a ce sentiment d’insécurité, de danger. Il y avait ce même sentiment pendant la prise de Guetachen, mais à l’époque nous n’avions pas un état indépendant. Aujourd’hui il existe sur les papiers, mais le sentiment de sans-défense n’a pas réduit. Un peuple ayant un état, n’a pas le droit d’avoir le sentiment de sans-défense. Les autorités arméniennes sont entrées sans préparations dans une procédure où il existe des dangers immenses »

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